En cette période de confinement, on voit se multiplier les activités d’apprentissage à distance. Les enfants assistent à des cours à la télé ou en ligne. Les étudiants poursuivent leur programme d’étude sur divers supports écrits ou audiovisuels. Les arts internes n’échappent pas à cette tendance : on voit proposer des cours et des initiations de Qi gong et de Tai chi, enregistrés ou par vidéoconférence. C’est si tentant ; comment mieux utiliser cette période « d’intériorité forcée » ? Les gens sont tellement en demande !
Pourtant, les professeurs de notre école se contenteront d’accompagner dans leur pratique leurs élèves déjà familiers. Nous ne prenons pas de nouveaux élèves actuellement. Nous éviterons d’aborder des nouvelles techniques ou mouvements. Nous profiterons de cette période de confinement pour se prendre en main et tous devenir plus autonomes. En effet la pratique personnelle passe souvent en arrière-plan lorsque l’on vient régulièrement aux cours. Au quotidien, toutes nos activités banales prennent le pas sur une pratique journalière pourtant nécessaire, que l’on veuille se maintenir en santé, progresser ou accéder à la profondeur de ces techniques.
Nous avons fait le choix de ne pas donner de cours de Tai Chi ou Stretching Postural® en vidéo live ou enregistré. Il y va de notre responsabilité d’enseignant vis à vis des élèves et vis à vis de l’authenticité et de la force de la transmission. Nous sommes en train de tâtonner pour trouver la bonne formule pour accompagner nos élèves. Il nous est en tout cas apparu que ni le cours vidéo enregistré ni la vidéoconférence ne sont la bonne formule : cela semble nous mettre en situation de guider, sans nous en donner vraiment les moyens. Nous ne sommes pas en contact avec les élèves ni en situation d’intervenir en cas de d’erreur ou de problème. La manière même de se voir (des vignettes, tous de face) et de s’entendre (mal) porte à confusion. Et nous n’avons aucune assurance en ce qui concerne le chi et tous les aspects subtils de notre art.
Les supports que nous mettrons à disposition dans les semaines à venir seront volontairement simples. Les vidéos ne porteront que sur des pratiques très simples. Nos documents didactiques ne comportent pas tous les aspects ni détails vus en cours, ils sont juste une structure de base et c’est fait exprès. On peut pratiquer sans problème quelques exercices simples de gymnastique sans avoir besoin d’un enseignant. On ne peut pratiquer un art sans y avoir été initié.
C’est pourquoi nous avons décidé de diffuser quelques exercices des onze, sans donner d’indication de chi, ni de respiration, afin que les débutants puissent pratiquer ces mouvements lents et très variés qui leur feront du bien, que les avancés puissent y infuser tout ce qu’ils savent déjà. Et il y a toujours à apprendre.
Quant à ceux qui nous lisent et ne nous connaissent pas encore, nous leur donnons rendez-vous dans nos cours en chair et en os, car cette épidémie passera.
Nicole Bernard, Martine Bodilis, Jan Mattijs et Simone Pétrequin