Imaginez une vieille dame confortablement assise en compagnie de quelques amis, discutant avec animation. Elle a 86 ans, en paraît dix de moins. Voyez-la se lever et faire quelques pas : elle a cent ans ! Courbée, une grimace de douleur dans le visage, la main au dos comme pour éteindre un feu intérieur : trois vertèbres cassées, dont une 4e lombaire réduite à 20 % de sa masse. Marcher deux cents mètres est une vraie torture à moins de trouver un banc où s’asseoir Un périmètre d’activité de plus en plus réduit, à son grand dépit…
Je n’exagère pas : cette vieille dame, c’était moi. Après quatre ans d’immobilité forcée, j’ai voulu me remettre en mouvement. Aquagym… sympa, mais pénible au rhabillage quand on est limité physiquement. Kiné, très efficace, mais on ne s’inscrit pas en kiné comme à un cours de gymnastique. Cette dernière d’ailleurs, et tous ses dérivés (eutonie, etc.), me devenait impraticable à cause de la douleur. Alors, sur le conseil de ma fille, en octobre 2017 j’ai essayé le Tai chi. Ma fille étant quelqu’un de bon sens, et adversaire comme moi de toute injonction « ésotérique », je lui ai fait confiance et pris contact avec Simone. Et là, j’ai découvert avec étonnement et dans une ambiance fort sympathique une autre façon d’être dans son corps.
Après un an de pratique, l’essentiel pour moi en ce moment est d’avoir appris à situer ce qu’on appelle « le tantien », que personnellement je visualise comme un disque horizontal un peu en dessous du nombril, et j’ai découvert qu’en contrôlant (autant que possible) l’équilibre de ce disque, incliné ni en avant, ni en arrière, ni latéralement, j’arrivais à me tenir droite sans solliciter ma colonne vertébrale, donc à soulager mon dos et à redevenir mobile. Aujourd’hui je marche plus d’une heure sans douleur. C’est énorme et je retrouve le plaisir d’être au grand air…
Nanette, Juin 2018